vendredi 11 octobre 2013
La Municipalité de Jérusalem vient d’approuver la construction de 68 nouveaux logements dans la colonie de Pisgat Zeev à Jérusalem-Est.
Tranquille arrogance de ceux qui font profession de rejeter le droit international.
On peut craindre qu’après l’avalanche d’annonces de construction de ces derniers mois, celle-ci ne provoque qu’une énième protestation de routine.
Pendant ce temps continuent, en toute illégalité, déplacements forcés de populations et destructions de leurs maisons à Jérusalem ou de villages bédouins, comme on l’a vu à Khirbet al Makhoul dans la vallée du Jourdain. La destruction de ce village a été éclipsée par l’agression dont ont été victimes des diplomates et membres d’ONG venus apporter une aide humanitaire aussitôt confisquée par l’armée.
La diplomate française qui, après avoir été jetée à terre, armes braquées sur elle, avait eu un geste de colère envers un soldat, sera rappelée à Paris. Les habitants du village, eux, cherchent à rester sur place mais sont désormais sans toit. Routine.
Pendant ce temps se poursuivent un peu partout répression et arrestations comme à Beit Ommar dans la région de Bethléem, voire assassinats comme à Jénine et Qalandia. Routine encore.
Pendant ce temps dans la région de Naplouse, c’est une école qui est attaquée et des oliveraies brûlées par les colons. Routine toujours.
Que fait la France qui avait applaudi sans réserves à l’ouverture des discussions israélo-palestiniennes cet été ? Laurent Fabius s’affichait alors en parfaite concordance avec John Kerry pour que les deux parties se parlent sans intermédiaire et s’interrogeait seulement sur les conséquences éventuellement « mal réfléchies » des nouvelles « Lignes directrices » de l’UE.
C’est, nous disait-on, que la France doit chercher à être utile. Elle peut l’être en effet, mais doit pour cela prendre un tout autre chemin que celui de la complaisance. Laisser occupant et occupé dans le tête à tête déséquilibré que tous connaissent n’a aucun sens et ne peut mener qu’à l’échec.
Si la France veut être utile, qu’elle aille au bout de son vote à l’ONU en reconnaissant l’Etat de Palestine à part entière dans les frontières de 1967, montrant ainsi le chemin à suivre à ses partenaires européens.
Si la France veut être utile, qu’elle rappelle le droit et sanctionne ses violations en prolongeant les décisions prises par l’UE et en dissuadant les entreprises françaises de participer de quelque façon à l’activité dans les colonies comme l’ont fait les Néerlandais.
La France a les moyens d’être utile et de signifier au gouvernement israélien qu’il ne peut pas tout se permettre. Nous comptons bien l’y aider !
Le Bureau national