Le 19 juillet, l’Union Européenne publiait des Lignes Directrices excluant des aides de l’Union Européenne les entités israéliennes opérant dans les colonies en territoire palestinien.
Commençant enfin à traduire ses principes par des actes, l’Union Européenne se mettait en conformité avec ses propres décisions, notamment du Conseil des Ministres des Affaires Étrangères du 10 décembre 2012, et avec le droit international qui interdit la colonisation d’un territoire occupé et tout soutien à cette pratique illégale.
Les conclusions de ce même Conseil des Ministres précisent également pour tout accord futur entre l’Union Européenne et Israël « que tous les accords entre l’État d’Israël et l’Union Européenne doivent indiquer sans équivoque et explicitement qu’ils ne s’appliquent pas aux territoires occupés par Israël en 1967 ».
Sous la pression du gouvernement israélien et du Secrétaire d’Etat américain, Catherine Ashton, faisant écho aux propos inquiétants de Laurent Fabius fin août, a indiqué, à l’issue du Conseil des Ministres des Affaires Étrangères du 6 septembre que ces lignes directrices : "seraient appliquées délicatement, et bien sûr nous souhaitons poursuivre une relation forte avec Israël". Et John Kerry invitait le lendemain l’UE à suspendre l’application de ces directives pendant la durée … des négociations !
Le 10 septembre, une délégation de la Commission Européenne est attendue en Israël pour "dissiper les inquiétudes d’Israël sur l’application des Lignes Directrices".
Ces pressions pour amener l’UE à renoncer à se mettre en cohérence avec des principes maintes fois réaffirmés sont insupportables. L’argument selon lequel la moindre pression sur Israël mettrait en péril les pourparlers en cours est usé jusqu’à la corde et montre à quel point ceux-ci sont factices. Ce n’est pas en renonçant au droit international et à ses propres valeurs que l’on facilite le chemin vers une paix juste. Toute reculade de l’Union Européenne serait justement comprise comme une capitulation honteuse.
L’Union Européenne doit résister aux pressions israélo-américaines et appliquer de manière pleine et entière ses Lignes Directrices, ainsi que les conclusions du Conseil des Ministres des Affaires Etrangères du 10 décembre 2012 : il en va de sa propre crédibilité. Poursuivre fermement dans cette voie c’est affirmer la primauté du droit, seule base permettant de conduire à une paix juste.
Bureau national de l’AFPS, le 10 septembre 2013