témoignages d'adhérents de retour de Palestine

Voyage en Palestine. Mai 2013.
Jumelage Hennebont-Halhul.

Arrivée à Ben Gourion, seul aéroport de la région sauf pour les Palestiniens qui doivent passer
par la Jordanie (plus long et plus couteux). Passage des controles, pas de problème, nous sommes des
« Chrétiens en pélerinage » et seront logés à la Maison d’Abraham qui dépend du secours Catholique.
Le taxis collectif nous ramène vers Jérusalem ou nous restons 3 jours.
JERUSALEM, ville extraordinaire et déconcertante...il faut faire un peu de tourisme et la visite fait
déjà découvrir en partie la situation: capitale revendiquée par 2 états, controlée entièrement par Israel
qui y développe sa politique d’occupation.
Les rue anciennes et grouillantes de le Vieille Ville, les remparts, les lieux saints des différentes
religions, les populations mélangées, les visiteurs du monde entier: couleurs, odeurs, bruits, sensations!
Malaise cependant à la traversée du quartier juif: les immeubles neufs ressemblent à des bunkers,
les enfants sont agressifs, on n’est pas bien-venus et tous ces intégristes en noir...froid dans le dos!
Jérusalem est le centre et permet de faire plus facilement des virées vers Nazareth, Tel Aviv, Jéricho…
Cette fois nous montons à Naplouse puis Ramallah, ville plus occidentalisée, salut au Yasser Arafat
et au mausolée de Mahmoud Darwich, impressionnant.
Impressions: beaucoup moins de controles, un seul cheik-point en 10 jours, d’ailleurs bloqué… après
3/4 d’heure dans la file d’attente, nous nous résignons à prendre un taxis qui contourne l’obstacle.
Les controles institués ou inopinés sont un élément majeur de la politique israélienne pour casser la
société palestinienne et humilier les populations. Ils sont actuellement réduits pour améliorer l’image
internationale, ramener des visiteurs mais cela montre aussi la tranquillité de l’occupant qui à gagné
militairement Il n’y a plus d’attentats, la majorité de la population a conscience que la violence se
retourne contre elle et le blocage israélien rend difficile toute rébellion. On reparle de 3°intifada...
Par contre les colonies « légales » ou spontanées se multiplient et s’étendent, c’est flagrant d’un
voyage à l’autre. On a de plus en plus de mal à imaginer un état palestinien avec ce territoire exangue
et morcelé…
Descente à Halhul, on loge à l’hotel Hébron, c’est plus facile que chez Raed.
Réception en mairie, visites d’écoles, du centre pour handicapés, du centre sportif, rencontre d’un
groupe de jeunes, des pompiers… réceptions à répétition chez nos amis, un accueil chaleureux, on
est interpelé dans la rue...soif de rencontre, désir de connaitre et surtout de faire connaitre ce qui se
passe ici… le jumelage fait son chemin.
Visite d’Hébron, réalité toujours aussi dure...
On rencontre un peuple fier, qui résiste avec ses faibles moyens, malgré un sentiment d’abandon
par la communauté internationale, une pointe de résignation (inch’allah)…
Les Israéliens semblent sûrs de leur bon droit et de leur force, défiant les règles internationales,
méprisant les Droits de l’Homme les plus élémentaires (+ guerre de l’eau, des « berceaux »…).
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Quelques repères (chiffres variables selon les sources):
Superficie de la Palestine « officielle »: 6500Km2, Israël: 21000 km2
Comparaison: Morbihan: 6800Km2, Bretagne: 34000Km2..
Plus de 800 Km de mur déjà construits!
Population: Palestine: 4,1M. Dont 1,8 à Gaza,
Palestiniens vivant hors Palestine: 4,5M. Dont 2,5M. en Jordanie.
Les 700000 réfugiés de 1948, sont désormais 4,3M. avec les descendants, dans des camps
sous contrôle de l’ONU, vivant de l’aide internationale.
Israël: 8 M. d’h. dont 6M. de Juifs, 1,5M. de Palestiniens.
1 M. de personnes sont arrivées des ex pays de l’est et Russie (souvent
les plus radicaux).
350000 colons sont établis en Cisjordanie.
Mercredi 15 mai 2013

2 exemples de résistance: - la coopérative agricole « AL SANABEL » à HALHUL,
- « Tente des Nations » à BETHLEHEM.

AL SANABEL:
Créée en 2007, elle regroupe actuellement 65 adhérents (décideurs) et 350 utilisateurs.
Buts: - devenir responsables en créant les outils nécessaires à la commercialisation des produits agricoles,
sans attendre tout de l’Autorité peu efficace ni du bon vouloir israélien,
- assurer des débouchés pour valoriser les produits et éviter les pertes: jus de raisin, salade de fruits…
- augmenter le prix du raisin: les Israéliens controlent le marché et font baisser le prix (0,75sh/kg
payé alors qu’il faut 2,5sh pour faire vivre le producteur).

Le local est terminé, il fait 480m2: le niveau destiné à la transformation, le sous sol pour le condi-
-tionnement et le stokage et un demi-niveau pour l’administration, un beau bâtiment, fonctionnel.
Il reste à faire l’électricité, la plomberie, les faïences, les abords. Il faudra ensuite prévoir le matériel:
cuves, pressoir pneumatique, pasteurisateur, machines pour la mise en bouteilles et en carton. Du fait
du refus d’acheter du matériel israélien, il faudra le faire venir de France, en occasion.
Finances: l’achat du terrain a couté 30000€ (10000 par les adhérents et 20000 par l’AFPS), la
construction nécessite 65000€ (AFPS), les travaux sont interrompus fautes de financement. Le coût
total sera d’environ 140000€, il faut donc trouver des fonds (bulletins de parrainage disponible).
La production a déjà commencé dans un local en location avec du raisin en excédent donné par les
membres. Cela permet de tester les produits dans les foires et « d’amorcer la pompe ». L’accueil est
très positif mais il manque l’agrément (normes) et la possibilité de produire en quantité.

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TENTE DES NATIONS:
Visite à une famille de Palestiniens qui défend la ferme achetée en 1916 aux Ottomans.
Les 43ha sont cernés de colonies, la zone a été déclarée propriété israélienne. La famille résiste et
se maintient malgré des avis d’expulsion et les intimidations;

« OU IRAIS-JE, C’EST MA MAISON, C’EST ICI MA TERRE ». Certains habitants (ici, des
chrétiens) vivent dans des conditions très difficiles. Il est important que des gens soient présents,
cultivent le sol, produisent et vivent de leur travail, se fassent reconnaître dans leur droit.

Les conditions sont très difficiles:
- route coupée, il faut venir à pied; interdiction de contruire, on vit en troglodite,
- portail fermé à clé pour éviter les intrusions, modeste défense par rapport aux colonies
voisines très sécurisées,
- points d’eau volés, nécessité de récolter l’eau de pluie dans des citernes,
- pas de raccordement aux réseaux, toilettes sèches, électricité solaire installées par des
Allemands.

Ici, on développe un Centre Pour le Paix: travail avec des groupes de jeunes, des écoles, des
groupes de femmes: apprendre à s’exprimer, à se connaître, à ne pas avoir peur de l’autre...
Cela passe par la non-violence (il ne faut pas répondre aux provocations) et l’apprentissage de
l’agriculture, contact avec la nature (les oliviers ont été plusieurs fois saccagés et sont remplacés).
21 ans de procès n’ont pas abouti, la famille possède des titres de propriété, contrairement à de
nombreux Palestiniens… mais pour combien de temps? La présence permanente d’internationaux
est actuellement le seul garant….

Sentiment d’impuissance, que pouvons nous faire? La situation est désespérée.
De plus, on découvre que les colonies ne répondent pas à un besoin de logement, certaines
sont vides, il faut simplement occuper l’espace, construire le « grand Israël » chasser l’intrus…
Repères: SMIC de 1450sh en Palestine, salaire local moyen de 2500sh à Halhul (1€= 4,5shekels),
Pas de sécurité sociale, pas de retraite (sauf pour les fonctionnaires), pas d’alloc. Chômage,
Allocation de 600sh/mois pour les indigents versée par l’Autorité.

Différences de revenus importantes avec des extrèmes: ceux qui travaillent à l’étranger et construisent
des palaces d’une part et les Bédoins parqués et condamnés à disparaitre dans la misère.

  RETOUR DE PALESTINE – Jérusalem-Cisjordanie 2013
« ON EN REVIENT DIFFERENT »
Déjà, dans les années 1960, les militants anticolonialistes du Mouvement « Solidarité » (cf.Henri Curiel) se
mobilisaient sur le problème palestinien. La guerre d'Algérie (sale guère, elle aussi) détournait la majorité
des esprits d'une juste réflexion. Toute rébellion, toute revendication contre l'occupation, toute opposition à
la colonisation , tout désir d'humanité, ne pouvaient être traduits qu'en terme de terrorisme. Les combattants
pour la liberté et l'indépendance de leurs pays réciproques n'étaient et ne sont qu'horribles terroristes,
assassins.... (au Vietnam, en Algérie, en Afrique française et portugaise, en Palestine..).
Et pourtant n'appelait-on pas les français, des résistants, des maquisards, contre l'occupation allemande ? La
mémoire fait son travail « d'effacement » quand ça l'arrange !
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Alors, en faisant ce voyage que tu as différé plusieurs années pour raisons de santé, tu sais que tu pars dans
tes bagages avec, d'une part, une expérience ancienne de l'anticolonialisme et, d'autre part, un fatras de
stéréotypes, d'idées, d'influences diverses, de lectures (Elias Sanbar et son dictionnaire amoureux si cultivé,
si intelligent, Noam Chomsky, Ilan Pappé, Stéphane Hessel...). Tu pars aussi avec des recommandations
(parfois de tes amis) « attention ! N'écoutes pas qu'un son de cloche », « une amie juive israélienne a peur
d'envoyer ses enfants à l'école aujourd'hui encore.... » « je ne suis pas anti-palestinienne , mais.... » (c'est
vrai....il y a toujours un bon arabe à aimer dans son entourage) et plus, « n'oublie pas que ton ex-mari était
juif ».....tu pars aussi avec des encouragements, d'ami(e)s qui aimeraient faire à tes côtés ce parcours...
J'ai choisi « mon camp » depuis plus de 50 ans, refusant toute « intoxication » par des propos souvent non
fondés et des réalités tronquées (ex : le FN n'est plus un parti fasciste ! primauté de la forme sur le fond).
J'étais aussi rebelle à l'idée du « paradis stalinien » proné par mes meilleurs amis, aveuglés eux aussi. Que de
temps pour digérer tout cela et rester toujours « du bon côté » !
Je décide donc d'aller en Palestine et de me faire un avis en laissant mes yeux et mon cerveau décider de ce
que l'on peut penser de ce que l'on voit , en une semaine, en parcourant villes et villages à Jérusalem et en
Cisjordanie, au cours d'une longue semaine avec l'AFPS, association dans laquelle je retrouve une ouverture
d'esprit honorable.
ALORS J 'AI VU, J'AI ENTENDU, J'AI REFLECHI
Au début et à plusieurs reprises, j'ai du « mentir », trahir ma liberté de parole en occultant le mot
PALESTINE et en racontant si nécessaire que je faisais enfin le pélerinage de ma vie...dans ce beau pays
qu'est Israël... mais dans ma tête, et cachée sous un sourire contenu, s'affiche la dernière victoire :
« LA PALESTINE EST DEVENUE ETAT OBSERVATEUR A L' ONU (29 novembre 2012) » . A quand le
« droit de vote » pour un large sourire ?
Alors j'ai vu
…. j'ai vu des murs, très hauts qu'on ne peut escalader, bourrés de caméras et maculant le paysage
palestinien sur 7OO kilomètres, enfermant les habitants en les isolant du reste du monde vivant...
…..j'ai vu des grillages électrifiés pour un grand nombre.... des miradors.... des tourniquets aux check-points
bloquant les corps.... me rappelant des souvenirs, des images que je me forçais de refouler.....
….. j'ai vu des populations vivant sous des abris en plastique, sans eau ni électricité, dans la boue
….. j'ai vu la grande dignité d'un peuple dans ce paysage de désolation...
….. j'ai vu juste en face de ces territoires inhabitables, à quelques mètres, des villages récents, colonies
israéliennes, avec eau, électricité, piscines, routes privées... comparaison insoutenable !
….. j'ai vu des enfants de la campagne faire des kilomètres, pour aller à l'école et des jeunes à l'Université
(les palestiniens sont un peuple instruit) en contournant des check-points (6OO points de contrôle en
Cisjordanie), le mur ….autant de «barrages » dressés sur leur chemin pour les faire renoncer. C'est bien mal
les connaître !
….. j'ai vu des champs d'oliviers saccagés par la colonisation des terres palestiniennes...
….. j'ai vu une citerne qui transportait encore la veille, l'eau payée à prix d'or sur des kilomètres, être
calcinée au petit matin sur les terres des bédouins du Jourdain, d'où découlent des conditions de vie
intolérables ! Et juxtaposées, des cultures israéliennes, sous serres, arrosées abondamment....
….. j'ai vu à plusieurs check-points des gamins et gamines enrôlés dans l'armée israélienne nous demander –
mitraillettes au poing – nos passeports, et dans un bus, comble du ridicule « si l'on avait des armes sur
nous » …. rire tous en choeur (après leur départ) nous permettait de faire face à un tel gâchis pour cette
jeunesse enrôlée, qui, pour une grande part, ne connaît rien de « l'Histoire ».
….. j'ai vu leurs visages, tous la même expression... embrigadés-robotisés : dramatique !
….. j'ai vu des travailleurs palestiniens, dans de longs couloirs grillagés, les yeux baissés, le corps « rétréci »
pour tenter d'obtenir le droit de passer... comment est-ce possible cette terreur là ?
….. j'ai vu lors d' une manifestation du vendredi organisée par un « Comité de résistance populaire » une
femme digne, brandir la photo de son fils assassiné, s'affronter aux soldats par des chants et des paroles et
face à elle, des visages fermés à toute humanité.
….. j'ai entendu des gens instruits, des personnes formidables, redressant la tête face aux soldats....
s'affrontant aux plus jeunes uniquement par la parole... par le raisonnement... par le rappel de l'histoire... par
la raison qui s'impose, en anglais, langue partagée ;
….. j'ai entendu des juifs israéliens, militants pacifiques (« activist » en anglais) aux côtés des résistants
palestiniens et de militants européens (italiens) expliquant aux soldats la situation en hébreu et leur
demandant de mettre fin à cette injustice.
…..et j'ai aussi rencontré des gens, des personnes « nourries » de projets formidables dans une telle situation
…. pour « le droit à l'accès à l'eau ».... pour la culture des oliviers (huile) et des raisins (jus de fruits) dans
leurs champs trop souvent confisqués.... mais aussi pour organiser une bibliothèque dans un futur centre
culturel... ou encore pour construire une école.... l'éducation, toujours l'éducation prioritaire avec la santé...
….. j'ai vu dans le cadre de la solidarité française l'ambulance toute neuve offerte par les comités locaux-
AFPS du Sud-ouest de la France ainsi que l'ambulancier qui avait été blessé lors de sa dernière intervention
dans une manifestation....malgré cela il souriait, remerciait les français, prêt à repartir vendredi prochain....
….. j'ai vu des Algeco « à la pelle » devenir ensuite des cités-casernes, résultat de la colonisation, défigurant
le paysage et entourées de routes interdites aux Palestiniens et qui bénéficient trop souvent d'aides
européennes, sans parler des Etats-Unis dont on sait le rôle qu'ils jouent encore aujourd'hui....
Non ! L'impérialisme n'est pas un terme dépassé, inapproprié !
….. j'ai vu des ruines de villages palestiniens, sur des collines, totalement gommés de la géographie
cisjordanienne et remplacés - sous bonne garde - par des colonies israéliennes.
….. j'ai vu des camions en nombre, et des bulldozer, et des engins de terrassements et des machines
sophistiquées écrasant la Palestine de jour en jour....lui volant son territoire...
….. et des hommes « à bas prix » (palestiniens et asiatiques plus récemment), économiquement obliger
d'exécuter ces travaux d'aménagement des colonies...
….. j'ai entendu la détermination d'anciens prisonniers palestiniens torturés et enfermés dans les prisons
israéliennes pendant plus de 20 ans...(Conférence « Freedom and dignity, Ramallah).
…..j'ai vu un paysage mutilé, dans lequel des populations – souriantes, accueillantes et reconnaissantes pour
notre aide – résistaient au jour le jour... avec une arme efficace qui se démultiplie sur tout le territoire... « les
Comités de résistance populaire »... arme intelligente. Certains diront inefficaces puisque la violence en est
exclue. Hélas pas celle de l'armée face à ces résistants !
Je ne suis pas restée à Bil'In parce que l'armée israélienne, (tous âges confondus) projette des Gaz nocifs
sur les manifestants...
….. j'ai vu aussi dans un village les dégâts de la projection de produits très dangereux dans des maisons
habitées alors que les enfants avaient tenté de sortir par une fenêtre...
mais qui parle de terrorisme ?
comble de l'intelligence et de l'humour, les palestiniens fabriquent des guirlandes avec les balles en
caoutchouc et en décorent rues, jardins et maisons dans les villages harcelés par l'armée ;
….. j'ai vu et entendu trop d'injustice, d'insupportable, parfois d'innommable (l'historique du « nettoyage
ethnique », terme utilisé aujourd'hui encore dans les derniers ouvrages de référence) pour « m'en laisser
compter ».... par des humanistes respectables mais trompés et aveuglés... submergés par leurs émotions ou
pour certains par une histoire trop douloureuse.
J'adhère tout à fait à une opinion répandue et exprimée par des sommités politiques et/ou intellectuelles de
toutes confessions : « Si Israël disparaissait ça serait la conséquence de sa politique de colonisation ». C'est
aux citoyens israéliens de se battre pour la Paix dans leur propre pays.
Cette découverte de toutes les facettes de la Palestine n'a fait que renforcer mes convictions et mon
engagement pour la création d'un Etat palestinien libre.
Je repars en France avec deux mots d'espoir qui résonnent dans ma tête : PRIORITE A
L'EDUCATION ET A LA SANTE.
EST-CE CELA LE TERRORISME ?
OUI « ON EN REVIENT DIFFERENT »
Merci à l'AFPS et ses nombreux comités locaux de nous associer à ce combat. Et de nous « ouvrir les yeux »
en nous permettant de découvrir objectivement toutes les situations.
Claudie Tabet
bibliothécaire