El Watan, Mohammed Larbi, dimanche 27 avril 2014
Il faudrait bien un jour qu’Israël ainsi que certains pays fassent plus de clarté, mais surtout plus de constance à l’égard du conflit du Proche-Orient, parce que c’est ainsi qu’il faille le considérer, même si le volet palestinien en est le cœur.
Parce qu’à suivre un certain discours, il y aurait deux catégories de Palestiniens, la ligne d’appréciation étant les positions des uns et des autres, les rapports avec Israël et le processus de paix, quand il y en a. Et encore, il faut bien en convenir, pas comme celui qui a été pris en otage par Israël, diluant jusqu’à la notion de négociation, se permettant de faire ce qu’il entend sans concertation et surtout le moindre accord avec la partie palestinienne. Et cela jusqu’à dire qu’il s’oppose à la création d’un Etat palestinien et à la solution dite à un Etat, ou pour être précis, dans le cadre israélien, les Israéliens considérant que cette option conduirait à la disparition d’Israël.
Ainsi donc, les Israéliens, à la recherche du moindre prétexte, pour ne pas endosser l’échec voulu par eux, croient en avoir trouvé un mardi à l’occasion de la réconciliation interpalestinienne. En d’autres occasions, un tel évènement aurait été perçu autrement, car jusqu’à preuve du contraire, l’accord a été conclu entre le Fatah et le mouvement Hamas sous la conduite du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), celui-là même qui avait signé l’accord de paix dit d’Oslo avec Israël le 13 septembre 1993 à Washington.
Ou encore l’OLP qui avait reconnu les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité. Ce que le défunt leader du Hamas, cheikh Ahmed Yassine, peu avant son assassinat par Israël, n’avait jamais remis en cause. Et s’il fallait en ce sens, une précision, celle-ci aura été apportée par Jibril Rajoub, un proche du président palestinien Mahmoud Abbas, affirmant que le « cabinet de consensus proclamera de façon claire et nette qu’il accepte les conditions du quartette » pour le Proche-Orient qui exige du Hamas qu’il reconnaisse Israël et renonce à la lutte armée.
C’est pourquoi, les réactions internationales sont plutôt favorables. L’ Union européenne (UE) l’a salué, mais a relevé que la priorité était la poursuite des négociations avec Israël. Il en est de même pour l’ONU qui a fait savoir qu’elle soutenait l’unité palestinienne sur la base de la reconnaissance d’Israël et de la non-violence. Le président américain Barack Obama a estimé quant à lui que cet accord « n’aidait pas ».
C’est, par contre, bien Israël qui a tout fait pour affaiblir l’Autorité palestinienne et qu’en fin de compte le Hamas soit intégré au jeu politique, une option jugée peut-être impossible. Et c’est ce qui a été fait dès 2006, quand ce mouvement a remporté les élections législatives avec une majorité écrasante dans la bande de Ghaza. En intégrant le jeu politique, ce mouvement a de facto reconnu les institutions issues du processus d’Oslo.
La réponse israélienne est alors apparue sous la forme d’un blocus imposé à la bande de Ghaza. Mais Israël a décidé jeudi de suspendre les négociations avec l’Autorité palestinienne et de la sanctionner, jugeant que cet accord « tue la paix » comme si les Israéliens ne l’avaient pas déjà fait.
Dans ce climat fait de menaces, il faut souligner que plus aucun Palestinien ne craint l’effondrement de l’Autorité palestinienne, contrairement aux Israéliens pour qui les conséquences pourraient être désastreuses. C’est ce que confirment des dirigeants israéliens, persuadés alors que si de nouvelles sanctions venaient à être imposées aux Palestiniens, elles seraient « bien calculées ».
Il est certain que les Palestiniens, qui enchaînent les actions à tous les niveaux, ne doivent avoir rien laissé au hasard. C’est bien la fin des illusions