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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 06:52

Après huit jours de confron­tation avec Israël, le Hamas s’impose comme un inter­lo­cuteur incontournable                

 

              Un accord de cessez-​​le-​​feu est entré en vigueur mer­credi 21 novembre au soir, une semaine après le lan­cement par Israël de l’opération « Pilier de défense », dans la bande de Gaza. Au total, 155 Pales­ti­niens et 5 Israé­liens ont été tués durant les affron­te­ments. C’est un accord négocié par l’Egypte qui a permis d’installer la trêve entre l’Etat hébreu et les mou­ve­ments armés palestiniens.

 

                  Si l’accord est res­pecté, Israël peut espérer une longue période de calme dans les villes exposées aux roquettes pales­ti­niennes. Sur le plan mili­taire, les diri­geants de l’Etat hébreu estiment avoir rempli les objectifs qu’ils s’étaient fixés en portant un coup sévère à l’arsenal du Hamas. En Israël, la cam­pagne élec­torale va reprendre, en vue du scrutin anticipé du 22 janvier. Ce sera l’occasion de mesurer dans l’opinion les consé­quences de cette opé­ration et du cessez-​​le-​​feu qui l’a achevée.

 

                 Pour le Hamas, il est très tentant de crier vic­toire. Le mou­vement reste maître de la bande de Gaza, il a reçu le soutien de plu­sieurs pays de la région durant l’opération, à com­mencer par l’Egypte. Et il pourra se targuer d’avoir amé­lioré le quo­tidien de la popu­lation du ter­ri­toire si le blocus est allégé de façon significative.

                

                 Le Hamas s’est aussi imposé comme un inter­lo­cuteur incon­tour­nable pour Israël. L’Etat hébreu n’a pas eu d’autre choix que de fixer les para

­mètres d’une sortie de crise en acceptant un dia­logue indirect avec son ennemi juré.

                C’est au moins la deuxième fois, puisqu’en octobre 2011, c’est aussi une négo­ciation indi­recte qui avait permis la libé­ration d’un millier de pri­son­niers pales­ti­niens en échange du soldat israélien Gilad Shalit, détenu pendant cinq ans dans la bande de Gaza.

                Par ailleurs, les groupes armés de Gaza peuvent se targuer d’avoir marqué les esprits durant cette semaine de vio­lence, en tirant pour la pre­mière fois des roquettes d’une portée supé­rieure à 70 km. Les habi­tants de la région de Tel-​​Aviv ont vu plu­sieurs pro­jec­tiles tomber près de chez eux. Et les sirènes ont aussi retenti à Jéru­salem (les roquettes tirées en direction de la Ville Sainte se sont en fait abattues dans le Gous Etzion, un bloc de colonies israé­liennes de Cisjordanie).

 

Gagnant : Morsi. Perdant : Abbas

 

                   Mais les prin­cipaux vain­queurs et per­dants ne sont peut-​​être pas à chercher parmi les bel­li­gé­rants. Le grand gagnant s’appelle Mohamed Morsi, le pré­sident égyptien, vers qui tous les regards se sont tournés au moment de la recherche d’une issue à la crise. Si ce cessez-​​le-​​feu perdure, Mohammed Morsi en sera auréolé sur la scène régionale et internationale.

                 

                   Le grand perdant ? C’est le pré­sident pales­tinien Mahmoud Abbas. Face à lui, le Hamas aura beau jeu d’expliquer que la confron­tation armée donne davantage de résultats que la négo­ciation avec Israël. Plus de résultats aussi que les démarches à l’ONU comme celle que l’Autorité pales­ti­nienne doit lancer dans quelques jours pour demander un statut d’Etat non-​​membre qui n’aura aucune consé­quence sur le terrain.

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