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27 juin 2013 4 27 /06 /juin /2013 07:38
Palestine : Dix jours en territoire occupé et un choc...
Le télégramme. 27 juin 2014 / Christine Le Moing /
 Le télégramme.
Les douze Lorientais devant la coopérative agricole d'HALHUL
qui se monte, entre autres, grâce aux financement apportés par les villes de Lorient, Lanester, Hennebont, Ploemeur et Guidel.

Du 2 au 12 juin, douze Lorientais de l'association France Palestine Solidarité ont séjourné en Palestine. Un premier voyage depuis la création du groupe en 2005. Leur constat : un choc violent entre deux mondes et une désespérance des Palestiniens.

Ils sont sous le choc de ce qu'ils y ont vu... Depuis leur retour en Bretagne, les douze membres du groupe lorientais de l'association France Palestine Solidarité (AFPS) ne sont pas inactifs puisqu'aujourd'hui, ils entendent se faire l'écho de ce qu'ils ont vu en Palestine. Pendant dix jours, du 2 au 12 juin, ils ont sillonné ce territoire un peu plus petit que la Bretagne et ce dont ils ont été témoins a été bien au-delà ce qu'ils pensaient. « Notre première impression, c'est qu'on visitait un pays occupé », raconte Jean-Yves Le Goff, président du groupe lorientais. « Partout où on s'est déplacé, on a croisé la police ou l'armée israélienne », souligne-t-il, poussant sa pensée jusqu'à dire « que l'on est dans un pays colonisé et cela a notamment été flagrant dans la vieille ville de Jérusalem où des maisons palestiniennes ont été rachetées ou confisquées par les Israéliens et pour bien marquer leur présence, ils étendent de grands drapeaux aux fenêtres ».

Des colonies très vertes...

Et quand on s'éloigne des grandes villes, c'est encore le choc : « Il y a d'un côté l'aridité du désert et de l'autre la luxuriance des colonies qui sont très vertes, où l'eau est abondante tout comme les piscines », poursuit-il. Jean-Yves Le Goff cite notamment le cas de Nabi Salch. À ses yeux, ce village de Cisjordanie, situé à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Ramallah, illustre bien la « guerre de l'eau » vécue par les Palestiniens et visant à les priver en bonne partie de cette ressource vitale. « Il existait un captage d'eau qui est dorénavant sous contrôle israélien. Sur les 360 m³ qu'il fournit par jour, 300 sont destinés à la colonie israélienne et 60 pour le village », précise-t-il.

Des checkpoints partout

Une guerre de l'eau qui confirme, selon lui, qu'il s'agit bien là de « colonies de peuplement car pour les Israéliens, non seulement les terrains sont gratuits mais ils ne paient ni logement, ni eau, ni électricité ; en clair, ils sont payés pour occuper... ». Ce qui a encore frappé le groupe lorientais, c'est la multiplication des checkpoints auxquels les Palestiniens doivent se conformer mais pas les colons. « Ils sont systématiquement contrôlés et sortis du bus alors que nous, on ne nous disait rien », explique l'un des participants au voyage. Deux poids deux mesures qui vont bien plus loin que ça puisque dans les zones C (soit une zone entièrement contrôlée par l'armée israélienne) et qui représentent 60 % des territoires palestiniens occupés, « il y a deux droits ». Le président du groupe lorientais de l'AFPS explique, en effet, que « si l'on est colon, on est placé sous le droit civil israélien, ce qui permet de faire ce qu'on veut tandis que les Palestiniens sont sous l'autorité de l'armée israélienne ». Pour lui, cela constitue « un apartheid de fait ».

De la désespérance

Et il y a aussi la désespérance rencontrée au camp de Balata, à proximité de Naplouse dans le nord de la Cisjordanie. Prévu initialement pour 5.000 habitants, il en compte aujourd'hui 35.000 sur 1 km² et « les jeunes y sont principalement chômeurs et parmi les plus jeunes, beaucoup refusent la scolarité car ils vivent de façon très douloureuse le fait d'être assignés à résidence, d'où le taux de suicide qui y est très élevé ». À côté de cela, et même si cela peut paraître, ici, en décalage, le groupe lorientais garde le souvenir d'un très beau pays avec des gens très sympathiques. « Les Palestiniens étaient heureux de nous croiser, voyant en nous des témoins susceptibles de raconter ce qu'on voyait alors que les colons nous repéraient comme étant des touristes et nous rejetaient, se refusant à nous aborder ». De retour à Lorient, l'AFPS lorientaise s'est fendue d'une lettre aux trois députés du pays de Lorient pour les alerter sur la situation actuelle dans les territoires occupés, en général et sur celle des 5.000 prisonniers politiques palestiniens actuellement détenus et soumis au régime de la détention administrative.

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